Le respect de la vrai cuisine Italienne
Le respect de la vraie cuisine italienne
Dans la pléthore d’italiens ou italianisants de la capitale, il est toujours difficile sinon délicat de trier le bon grain de l’ivraie. A qui et à quoi se fier ? A une carte, un style, aux patrons, au chef, à tout cela à la fois ? Sans doute. Dans un quartier éminemment dangereux pour cause de bureaux, Finzi rassemble plus ou moins ces caractéristiques.
Ouvert en 1984 par un grand amoureux de l’Italie et de sa cuisine, Finzi a traversé les décennies sans jamais faillir à son exigence d’une cuisine vraie, bien réalisée en évitant soigneusement les pièges pervers des modes et chefs stars, en travaillant les bons produits en provenance d’Italie qu’il allait souvent chercher lui-même, et ne proposant que des pâtes fraiches faites sur place. Ce n’est pas pour rien qu’il a obtenu le titre de Maître Restaurateur. Depuis quelques années, la fille du fondateur, Laurie Dhjan, a repris les rênes du restaurant tout en conservant la lettre et l’esprit, mais en y apposant sa marque en donnant un petit coup de fraîcheur bienvenu.
La salle est classique, sans folklore inutile, remplie le midi des gourmands des bureaux alentour qui y trouvent une vraie table, où l’on prend son temps, plus calme le soir qui permet au mieux d’en apprécier la qualité des assiettes. Une carte riche, surtout en pasta et en entrées, bien construite et appétissante.
Les Carcioli & parmegianno reggiano sont des petits artichauts très frais et vraiment crus comme là-bas (ici ils sont souvent un peu cuits pour les adoucir), un filet d’huile d’olive, et des copeaux fins de parmesan. Parfait.
Les Capellini alla gamberotti sont des pâtes blanches fines et longues, agrémentées d’asperges vertes, et de crevettes italiennes, un brin de basilic, servies bien chaudes (enfin !), riches, bien faites, et amusantes.
Tortellini di vitello, funghi & Prosciuto. Les pâtes farcies au veau sont cuisinées dans une sauce aux champignons, au Proscuito, et crémée au final. Une belle assiette un peu rustique et parfaitement délicieuse.
Saltimbocca alla Romana, penne all’arrabiata. Un plat superbe avec une escalope assez épaisse et non « feuille de cigarette », donc moelleuse et goûteuse à souhait, et des penne à la sauce arrabiata bien relevée et proche de la perfection. Si elles ne sont pas à la carte, il faut absolument les demander et le chef se fera un plaisir.
Trois Tiramisu au choix, le classique, à la pistache ou au chocolat. Restons classique pour un tiramisu bien fait sans être génial, plus familial que sophistiqué et surtout sans Marsala apparent. Par contre, la Panacotta à la pistache est un pur délice, délicat avec le croquant de quelques noisettes grillées posées dessus.
Une cuisine bien travaillée, qui respecte les classiques de la cuisine italienne en une fidélité savoureuse. Une courte sélection de vins italiens mais là encore avec une exigence des meilleurs en Barolo et en Brunello, avec des entrées de gamme autour de 30 € pour le Chianti Classico. Un restaurant où il fait bon s’installer, confortable, à l’accueil parfait et au service aux petits soins. Une table italienne qui fleure bon l’Italie traditionnelle. C’est assez rare pour en profiter.